Une des choses les plus difficiles est d'accepter que d'autres riront de nous, souvent, mais c'est le prix de la connaissance. Ce n'est pas inné, d'être capable de passer outre cette moquerie autant de fois qu'il le faut. Mais il le faut. Tu répètes, tu énonces, tu supposes, tu soumets une hypothèse, tu poses une question, surtout, tu poses une question. Et on rira de toi de ne pas savoir, chaque semaine, pendant des années, parfois amicalement, parfois avec une violence ordinaire. Ce que tu apprends à ce moment-là, toutefois, tu le retiens d'autant mieux que tu ne veux plus faire rire de toi, et ainsi s'ajoute une brique à l'édifice de ton savoir, qui, celui-ci, grandit. Ceux qui ne supportent pas que l'on se moque d'eux, même d'un infime rire tout ce qu'il y a d'innocent, sont voués à rester ignorants. Il faut s'en méfier. Ce n'est pas facile, je le répète. Accepter de faire parfois rire de soi est le prix du péage de la voie rapide vers la culture générale.

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